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Les veines sauvages

kalim

Nouveau poète
#1
Tu arrivais du nord
là où le soleil épuise ses
larmes derrière les barreaux du ciel
sur le dos des éclairs je sais là
où tu es descendue chanter
nouant tes cheveux aux épis de mil
et tu m'attends du coté le
plus divin de ton corps
là où les dieux ont fait
pousser la fraise dans la mangue
Tu es de ce pays
où les hirondelles ont bu tous les soleils
et le ciel toujours cambré de sommeil
Le vent lève ton nom… Boléro
et ta bouche et tes lèvres infaillibles
ont l'arome langoureux des
chemins de miel que j'aime
Je t'aime comme une guérison
j'aime ta gorge apaisante
la saison de ta bouche quand tu ris
j'aime la maison de tes yeux
tu réchauffes mieux que le ventre
de l'ours à midi
Tu es si belle que tu désamorces
la course des météores…
Tu es mon nouveau livre Boléro
les premiers hiéroglyphes d'un nouveau millénaire
Pourquoi veux-tu briser
l'élan des montagnes ?
Pourquoi veux-tu faire taire l'oiseau du désir ?
Depuis bien longtemps
et pour longtemps encore
parce que tu es là
il ne fait plus nuit dans mon cœur
et j'ai fini par réinventer toutes les leurs
et tu as fini par être plus vraie que le conte
tu ne vieilliras pas
jamais tu ne vieilliras en moi
jamais je ne vieillirais en toi
nous aurons la meme route
et elle sera la route de la terre
elle sera le chemin visible aux questions de l'homme
elle sera la réponse à la tristesse des enfants
il n'y aura plus de secret pour aimer
pour chanter pour danser
parce que l'amour nous habite
parce que les mots nous ont livré leur age
parce que la parole a aboli tous les silences
Et pourtant Boléro et pourtant
les Princes de ce pays ont tout dévoré
ils ont tout volé et tout mangé
ils ont mangé la racine et
jusqu'aux pierres qui bordaient la racine
et dans leur hâte ont tout mangé cru
jusqu'au dernier alphabet de ce pays
et voici que ce pays n'existe plus que
dans la mémoire et le sourire fêlé des paysans
Je sais et tu sais Boléro
combien ces Princes ont asséché toutes les saisons de nos espoirs
ils ont tout supplicié
les totems, les soleils, les cours d'eau, les champs d'arachide
les femmes et les vieillards
et les adolescents sont des montres sans remontoirs
des cartes postales d'un pays sans Coran et sans Bible
Mais avec toi Boléro toi l'Aimée le sang de ce chant
avec toi et cet amour que tu portes et
que je porte plus terrible encore
nous vaincrons la mauvaise terre
pour que pas un bras ne manque à l'AMOUR.
Extraits « Les Veines Sauvages »
Les éditions du Carbet, Paris, France
Amadou Lamine SALL